Claude Babin

Autour du catastrophisme

Des mythes et légendes aux sciences de la Terre et de la vie

Publié le mars 2005

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La géologie et la paléontologie ont pour objet la reconstitution du passé, l’histoire de notre planète (près de cinq milliards d’années) et de la vie qu’elle porte depuis plus de trois milliards d’années.

C’est Cuvier qui eut en 1812 l’idée d’une explication de la formation de la Terre par une série de catastrophes bien que d’autres avant lui avaient parlé de « révolutions », moins apocalyptiques. Dans la série « scénarios catastrophes », on a même émis - dans les années 1980 - l’hypothèse de l’extinction des dinosaures par une pluie de météorites de même qu’auparavant le récit biblique du Déluge alimentait une certaine mythologie visant à déchiffrer la nature.

Le catastrophisme - qui a eu ses opposants, partisans, eux, de « l’uniformitarisme » et de « l’actualisme » - est ainsi défini comme « une théorie géologique qui attribuait à des cataclysmes tous les changements survenus à la surface de la Terre » (Larousse).

Cette notion n’a pas été entièrement versée aux archives de l’histoire des sciences puisqu’aujourd’hui elle est utilisée... par les créationnistes !

Depuis quelques années l’hypothèse d’une " météorite tueuse de dinosaures " connaît un beau succès. Par voie de conséquence le catastrophisme est en passe de devenir bien plus qu’un simple élément de réflexion dans les sciences de la vie et de la Terre... ce qui -on peut s’en douter -n’est pas pour déplaire aux militants toujours actifs de diverses sectes créationnistes ! Il est vrai qu’aujourd’hui géologues et paléontologues s’accordent pour dire que certains événements ponctuels ont infléchi, à diverses reprises au cours de son histoire, l’évolution de notre planète et, surtout, celle des organismes vivants qui la peuplent depuis quelques trois milliards d’années. Assiste-t-on au retour du catastrophisme ? L’histoire nous enseigne en effet que l’humanité s’est toujours complue dans des récits de désastres, ce dont témoignent, par exemple, les nombreux mythes mettant en scène le Déluge. De plus, et à diverses reprises, la science elle-même a emprunté de tels cheminements. Il est dès lors instructif de retrouver chez nos prédécesseurs quels furent les arguments des catastrophistes -adeptes de " révolutions " du globe -et ceux des actualistes, partisans d’une histoire planétaire sans aléas majeurs. Leurs polémiques ayant malgré tout contribué au progrès d’une interprétation rationnelle du monde, il est très stimulant de les redécouvrir.

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